Vital Weekly
review @ VITAL WEEKLY
merci Frans de Waard !
Qui est derrière XFnX ? Je ne sais pas ! Je ne sais pas si c'est censé être un mystère, mais il n'y a pas de nom. Il y a eu une tournée en 2018, intitulée " Loosing Shelter ", et en 2019 l'" Alchemical Mystery Tour ". Les enregistrements de ces tournées se sont retrouvés dans la musique de 'Ex Nihilio'. Ce titre semble impliquer que la musique vient "de rien", mais ce n'est pas vrai alors, n'est-ce pas ? Une "boîte à rythmes analogique modifiée par une pédale" et un "synthétiseur analogique modifié par une guitare basse", voilà ce qui se passe ici. Parfois, je pense que Vital Weekly sera de plus en plus un lieu d'improvisation et de composition moderne, ce que je regretterais beaucoup si cela se produisait, mais une sortie comme celle-ci me fait penser différemment. Ce n'est pas que je sois un grand fan de ce genre de musique, mais la brutalité de la musique ici est assez rafraîchissante. Les rythmes sont durs et forts, les basses sont boueuses et sombres, balayant de près la surface de la terre, tandis que les rythmes sont comme une pluie torrentielle. Ou comme le claquement d'un fouet. Musique industrielle, département sons durs. La musique de XFnX sonne comme une direction qu'Esplendor Geometrico n'a pas prise, surtout l'ajout de la guitare basse semble être un ajout intéressant. La musique est très minimale, implacable, et mieux appréciée à plein volume tout au long du jeu. Parfois, la musique déraille complètement et il ne reste qu'un bruit assez minimal, mais d'une manière ou d'une autre, XFnX recharge ses armes tout en allant à toute vitesse et recommence à tirer correctement. La techno rencontre l'industriel et le postpunk.
Bad Alchemy
review @ BAD ALCHEMY
XFnX, le projet noise psychédélique de Chris Teissier, s'est mêlé aux Monsters Of Doomcore à Rotterdam avec "Friction", "Ignition" et "Fusion", sur la plateforme de la formation powernoise nietzschéenne-nihiliste The Peoples Republic Of Europe. Ex nihilo (ACU 1035) le montre en train d'improviser à partir de ce qu'il a présenté lors de ses performances 'Losing Shelter' & 'Alchemical Mystery' avec une boîte à rythmes analogique commandée par une pédale et un synthé analogique commandé par la guitare basse. Ma tentative de me faire une idée du Français, outre son faible pour le sex-appeal de Catastrophe Noise et des Cacophoneuses, est renforcée par son intérêt pour Stahlschlag à Hambourg, la synthwave de Dame Area à Barcelone et le prodcteur gallois Dez Williams, d'une part, et pour l'ambient Arthur C. Colombo, Attila Szabó aka Remetemen et même le magicien guitariste Guillaume Gargaud n'a certes que de très vagues contours, mais ils sont cosmopolites et sans œillères. Avec "the dark side of mathematics" (2014), il a certes offert à mon traumatisme faiblement mathématisé un cheminement intérieur. Et la manière dont il a fait trépigner sa "modern dance" dans "live @ club re : noize" (2017), le "Rolling Mill" de la "Mass Production" désolée, donne un avant-goût de son alchimie sans protection & sans abri. Un beat d'automate tourbillonnant et stéréophoniquement laqué est poussé et sillonné par des impulsions sombres. L'infatigable poussée de basse rugueuse joue ici un rôle principal, des hachures grattées à la main dans une répétition hypnotique mettent en scène un brainstorming rituellement rock. On peut presque voir les rangs en transe et en ébullition qui, pour cette heure au moins, se détournent de Mammon et rendent hommage à un dieu chèvre en trépignant. La basse ronflante me rappelle en effet davantage le mysticisme du Guembri à Jajouka (ou la puissance de Konono Nº1 Power à Kinshasa) que le Velvet Underground, mais avec une rythmique de machine divine et une insistance racée et ronronnante. Dans des boucles qui riffent et frappent, qui tournent sans cesse et qui, malgré la monotonie, continuent à se dévisser en un tamtam de pétrole et à déglutir, à gronder, à japper, à se fissurer et à gazouiller, fraîchement huilés. Qui peut alors suivre sans drogue le dictat impitoyable du beat ? Car même le dieu chèvre, même s'il mange des cœurs grillés et ensanglantés, est un mathématicien têtu.
Nieuwe Noten
review @ NIEUWE NOTEN
merci Ben Taffijn!
Dans le monde de l'électronique (expérimentale), de nombreux musiciens travaillent sous un ou plusieurs pseudonymes. Cependant, en cherchant un peu, vous pouvez généralement trouver qui est derrière tout cela. C'est également le cas de XFnX. Sa page Facebook nous conduit au musicien français Chris Teissier. On y apprend que l'homme est également bassiste, et compositeur et qu'il a été membre de Fahrenheit 451/Esthetic Suicide. Mais maintenant XFnX, avec comme dernier exploit l'album publié par Attenuation Circuit, 'ex nihilo'.
Il nous est présenté en quatre parties, "Alchemical" en trois parties et "Losing Shelter (abridged)". Les deux sont des improvisations : " one shot takes, no overdubs, all impros ". Losing Shelter (abridged)" a initialement été enregistré pendant le "Loosing Shelter Tour" (sic) et "Alchemical" pendant le "Alchemical Mystery Tour". Ce qui signifie que la musique est respectivement de 2018 et 2019.
Alchemical" montre clairement qu'il faut chercher XFnX dans le coin plus rythmique de l'électronique expérimentale. Il se prête à la danse et à la techno, mais va plus loin en termes de créativité. Alors que la version commerciale de ce type de musique souffre souvent de formes de fadeur de grande envergure - il s'agit, après tout, de musique utilitaire - Teissier parvient à éviter cela ici. Et ce alors que l'on peut encore danser dessus, au moins une partie du temps. Si l'homme est capable de nous divertir autant, c'est en grande partie grâce aux sons particulièrement bruts et machinaux avec lesquels il construit ses rythmes. La "beauté" est un concept qui, heureusement, ne figure pas dans le dictionnaire de XFnX. Et dans les trois parties, il fait monter la tension de façon régulière. Dans la première partie, les choses sont encore assez calmes, dans la deuxième partie, il avance avec une artillerie plus lourde et son univers sonore prend des formes écrasantes. Vers la fin, il semble qu'une alarme se soit déclenchée. La troisième partie semble initialement un peu plus polie, plus dansante, mais il n'en reste plus grand-chose par la suite. Ici encore, XFnX se révèle être un spécialiste des sons inhabituels.
Losing Shelter (abriged)" n'est pas essentiellement différent. Ici aussi, XFnX construit assez rapidement une structure rythmique solide, mais cette fois-ci plus transversale que dans 'Alchemical'. La danse me semble, bien que je sois tout sauf un connaisseur, assez difficile ici. La formation de Teissier en tant que guitariste se fait également entendre ici, ce morceau étant parfois plus rock que dansant. L'homme produit ici des sons violents, magnifiquement non polis, une violence mécanique, des coups de massue délibérés. En plus de onze minutes, nous sommes réduits en bouillie de façon experte. Merci à Attenuation Circuit d'avoir publié cet album très inhabituel.
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